Ces derniers mois, une controverse croissante a éclaté en Europe autour de l’utilisation des fat bikes et des speed bikes, notamment en raison de leur popularité croissante et des dangers qu’ils représentent sur les routes. En particulier aux Pays-Bas, où la culture du vélo est ancrée dans la vie quotidienne, les modifications illégales de fat bikes pour atteindre des vitesses bien supérieures à la limite autorisée ont provoqué des tensions importantes.
Qu’est-ce qui alimente la polémique ?
Les fat bikes sont connus pour leurs pneus surdimensionnés, idéaux pour rouler sur des terrains difficiles comme la neige, la boue ou le sable. Cependant, de nombreux utilisateurs ont commencé à modifier leurs fat bikes électriques pour les transformer en speed bikes, des vélos capables de dépasser la vitesse légale de 25 km/h. Une fois débridés, ces vélos peuvent atteindre des vitesses de 45 km/h ou plus, ce qui les classe dans la catégorie des cyclomoteurs. Ils devraient, par conséquent, être soumis à une réglementation stricte similaire à celle des scooters : immatriculation, assurance et port d’un casque( DutchReview )
Les préoccupations de sécurité
La principale inquiétude concerne la sécurité sur les pistes cyclables et les routes urbaines. Aux Pays-Bas, un pays où la majorité des déplacements se font à vélo, les fat bikes modifiés sont devenus une source d’accidents. De nombreux cyclistes et piétons ont signalé des comportements dangereux de la part des utilisateurs de fat bikes débridés, qui circulent à des vitesses excessives sur des voies réservées aux vélos classiques.
Selon une enquête récente, 45 % des personnes interrogées aux Pays-Bas ont déclaré être régulièrement dérangées par les fat bikes sur les pistes cyclables, et 39 % estiment que ces vélos devraient être purement et simplement interdits dans les espaces publics. De plus, 95 % des participants pensent qu’une interdiction des fat bikes pour les moins de 16 ans réduirait considérablement les accidents ( DW )
La réponse des autorités
Face à l’augmentation des accidents et aux plaintes des citoyens, les autorités européennes, en particulier aux Pays-Bas, ont commencé à prendre des mesures strictes. Des saisies de masse ont été effectuées, principalement sur des fat bikes importés illégalement, en provenance de Chine. Ces vélos, souvent non conformes aux normes européennes de sécurité, ont vu leur entrée sur le marché freinée par les douanes. En seulement quelques mois, plus de 16 500 fat bikes illégaux ont été retirés du marché.
En parallèle, des discussions sont en cours sur la mise en place d’une législation plus stricte pour encadrer l’usage des fat bikes débridés, avec un focus sur l’application de règles similaires à celles des cyclomoteurs. Cela inclurait l’obligation de porter un casque et d’avoir une assurance pour les fat bikes électriques dépassant les 25 km/h.
Le débat public : fat bike ou scooter déguisé ?
Pour beaucoup, le fat bike est devenu un symbole de comportement irresponsable sur la route, notamment chez les jeunes qui utilisent ces vélos à des vitesses bien au-delà des limites autorisées. Ce phénomène a conduit à une stigmatisation croissante des utilisateurs de fat bikes, alors que de nombreux autres cyclistes utilisent ce type de vélo de manière responsable, pour des trajets en ville ou des aventures en pleine nature.
La question que soulève cette controverse est celle de la distinction entre un simple vélo électrique et un véhicule motorisé. Lorsque la vitesse de ces vélos rivalise avec celle des scooters, les risques pour les piétons et les autres cyclistes augmentent considérablement.
Vers un encadrement plus strict ?
La polémique autour des fat bikes et speed bikes souligne un problème plus large lié à l’intégration des nouveaux modes de transport dans des environnements urbains déjà saturés. Si les fat bikes offrent une excellente polyvalence pour les amateurs de plein air et les cyclistes urbains, leur usage doit être mieux régulé pour assurer la sécurité de tous les usagers de la route.
Dans les mois à venir, il est probable que l’Europe adopte des mesures plus sévères concernant l’utilisation des speed bikes et des fat bikes électriques, notamment en imposant des restrictions d’âge, l’usage obligatoire de casques, ainsi que des normes plus strictes pour la vente et la modification de ces vélos.